De l’ironie des choix imposés à l’Afrique

 

On « prêche » le soutien au pays dont on parle tous les jours sur toutes les chaînes de  télévision pour défendre la souveraineté des peuples mais on interdit aux Etats africains de choisir librement leurs partenaires politiques et commerciaux ! Quelques leaders des puissances occidentales parcourent l’Afrique pour expliquer à ses dirigeants qui est leur bon partenaire d’affaires dans l’arène des nations contemporaines. Quelle contradiction ! Quelle incohérence pour ceux qui mettent la raison commerciale au centre des relations entre les Etats et les peuples !

Les pays n’ont pas d’amis mais des intérêts, disent-ils. Pourtant, avec grands renforts de médias et de griots de tous bords, ils prétendent dire à des peuples entiers qui fait leur affaire au détriment de tel partenaire ou de tel autre ! Les pays n’ont pas d’amis mais ils se disent haut et fort les amis de l’Afrique ! Ils veulent nous aider mais sont amis des tyrans qui oppriment nos peuples ! Ils accusent de tyrannie là-bas mais adoubent sous nos cieux des apprentis dictateurs. Comment construire la confiance et le respect avec « ça » ? Quel avenir peut naître de cette approche à géométrie variable ?

Pour emprunter à un célèbre intervenant à la tribune où l’on est censé débattre en justice de ce qui engage la paix de notre pauvre monde déjà meurtri par tant d’inégalités et d’exploitations, il faut croire qu’une « junte » déguisée en bienfaiteur des peuples est assise au sommet des nations. Elle est sa propre raison et loi, au détriment de l’intérêt du grand nombre. Elle se réserve le droit de proclamer  ce qui est une bonne guerre, de labeliser qui est le bon dictateur et le mauvais dictateur, de décréter où est l’axe du mal et du bien… Dans son étrange zèle, elle s’autoproclame le « camp du bien ». Mais elle adoube un dictateur par-ci, et pourchasse un autre par-là, guidée par de grossiers intérêts. Elle ne semble reculer devant aucun crime quand ses rentes sont en jeu. Les guerres qu’elle a créé sont connues de tous. Les pays détruits par elle sont encore dans le chaos. Et cette oligarchie ose se proclamer « le camp de la liberté, le camp de la démocratie » ; elle se vante d’être le défenseur du bien, le parti de la souveraineté des peuples, elle qui asservit des peuples entiers sous tant de cieux, et même de plus en plus les leurs ! Contraindre à travailler au-delà du raisonnable, n’est-ce pas un indice qui en dit assez ?

Quel généreux « pain béni » pour le « poutinisme » ambiant et galopant ! Qui n’y verrait son plus puissant carburant ? Faudrait-il attendre que l’Afrique sorte partout l’épouvantail russe pour que les lignes bougent ?

Cette « junte » a même sa propre morale. S’élevant par-dessus ce que le bon sens humain élémentaire et les religions millénaires ont désavoué, et imposant dogmatiquement par la menace et la violence avec le concours de leurs clubs de papes télévisés et de leurs stars aux mille vies dissolues qui jouent mieux dans les films que dans le monde réel, ils imposent et distillent partout leurs déviations éthiques en normes universelles de vie. Aucun terrain n’y échappe, pas même celui du sport-roi. Qu’il nous suffise de penser au dernier mondial du ballon rond au Qatar…

En réalité, les leaders africains qui se soumettent à ce jeu plus qu’ironique le font hypocritement par peur de la déstabilisation quand ils ne sont tout simplement pas mus par la cupidité personnelle, le complexe du colonisé ou même par une ignorance crasse. Ils sont encore nombreux, trop nombreux au désarroi de nos peuples, ces incapables qui ne peuvent comprendre que l’histoire est en train de bouger significativement à grande vitesse. Ils sont les chantres de leurs bourreaux et de ceux qui planifient l’échec de leurs faibles efforts de sauver le semblant d’honneur qui leur reste.

Pourtant, l’histoire est jonchée du sort de leurs tristes prédécesseurs dont le dévouement sans faiblesse a été payé par une triste fin. Avec eux, ils rejoindront les épouvantails d’une histoire continentale traumatisée. Leurs noms seront inséparables de ceux des chefs traditionnels vendeurs d’esclaves, et des potentats africains dont les noms seront haïs pendant de longs siècles encore. Les publireportages et documentaires n’y changent rien. Leur médiocrité est tellement patente. Ils ne sont des hommes d’exception que par l’échec de leurs politiques qui appauvrissent nos peuples au profit des lobbies financiers insatiables qui ne reculent pas devant le sang versé de leurs semblables pour s’enrichir davantage avec frénésie.

Le plus désespérant dans tout ça est de voir que leur semence est déjà une graine de dictateurs et de corrompus, incapables d’inventer un avenir digne des richesses dont regorgent les terres sur lesquelles ils règnent sans partage ni inquiétude, à l’abri derrière les armadas familiales et du pouvoir des loges noires rougies par le sang des sacrifices rituels.

Ces gens-là se pavanent partout dans le monde, déversent les dividendes de leurs pays partout ailleurs mais n’ont rien à offrir aux yeux de leurs hôtes que des bidonvilles insalubres. C’est que les valises d’or et de diamants dont ils remplissent leurs poches suffisent à aveugler leurs yeux qui ne voient que l’intérêt partisan de leurs clans politiques et familiaux.

Bokassa, Mobutu et même Kadafi, pour ne citer que ceux-là, sont devenus les « papas » de ces gens qui ne parlent des droits de l’homme que pour détrousser les roitelets qui leur résistent. Mais l’ironie de l’histoire est que parfois ces faiseurs de dieux et de rois sont à leur tour sacrifiés par ceux qu’ils ont si généreusement couronnés en sacrifiant et leurs noms et leurs peuples. La terre ne leur sera point légère malgré leurs pyramides et mausolées.

Nous sommes pour la souveraineté des peuples, peu importe la couleur de leur peau et la place du globe où Dame-Nature les a logés. Nous sommes pour la fin de l’exploitation des peuples et des nations par des nations plus puissantes. Nous sommes pour la fin des guerres dans le monde et pour des rapports équitables entre les Etats. Nous sommes pour une saine gestion de la chose publique, chez nous et ailleurs. Nous sommes pour une économie au service de tous. Nous sommes pour un partenariat gagnant-gagnant entre tous les Etats. Nous sommes pour une réelle fraternité entre tous les humains que le pouvoir, l’argent et la cupidité asservissent au Mal, être personnel corrompu et corrupteur, qui sème la désolation et le malheur dans cette merveilleuse planète à Tous donnée par la Providence. Vue de la lune, la terre appartient à chacun. Vue de la foi, elle est confiée à la fratrie humaine qui doit la garder du mal et du Mauvais pour le bien de tous.

Ne perdez pas votre temps à ironiser sur notre « credo ». Ni ange, ni démon mais une personne éprise de justice et de paix avec tous, pour tous et entre tous. Ni du camp du mal, ni de celui du bien : mais simplement un humain qui rêve malgré sa faiblesse d’un monde meilleur, et qui aspire à être lui-même meilleur.

Faites ce qui est en votre pouvoir pour semer autour de vous un peu de lumière, de justice et de fraternité. Essayons ensemble de briser la « vie en bocal » que l’état actuel de notre monde veut nous imposer.

Après tout, ne sommes-nous tous pas des prisonniers d’un système global dominant qui ne changera que si chacun s’y met ?

Bénédiction et paix à Tous dans la joie du Christ-Ressuscité !

 

Paul-Marie Mba (CB)

 

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