C’est encore le temps de tourner pacifiquement la page…

Si les gouvernants de l’Afrique le voulaient, ils instaureraient aisément la démocratie et l’Etat de droit. Ils sont majoritaires dans toutes les institutions mais les utilisent à leur guise pour dominer, exploiter, punir, « absoudre » et « dissoudre » qui ils veulent quand ils veulent.

Ils ne veulent pas de la démocratie. Ils ne veulent point de l’Etat de droit, habitués qu’ils sont à tout se permettre sans craindre pour le présent et l’avenir. C’est une engeance qui est sa propre Loi et qui l’utilise pour consacrer l’injustice et pour dominer à loisir quiconque s’oppose à leur système d’exploitation et de domination du peuple. Ainsi, modifient-ils les Constitutions pour se maintenir au pouvoir jusqu’à leur mort, arrêtent-ils des opposants sans enquêtes impartiales, les gardent-ils en prison pendant des années sans procès… Des citoyens et des enfants manifestant pacifiquement peuvent être tués sans que justice soit rendue à leur mémoire ; des enfants et des femmes sont mutilés sans réparation ; leur soldatesque sans cœur peut tuer au nom de la Loi pour un rien, sans rendre raison devant la justice. Ils n’hésitent pas à jouer les « charlots » pour les morts du terrorisme sous d’autres cieux mais ne font preuve d’aucune compassion lorsque des africains meurent par centaines sous les balles de Boko Haram, lorsque leur jeunesse échoue dans le ventre des poissons de la méditerranée… Même l’esclavage des Noirs dans la Lybie ravagée ne semble guère les concerner ! C’est à croire qu’ils ne sont pas africains ! Mais serait-ce en raison de leurs nombreux passeports ? L’aveuglement du pouvoir ???

Le plus effrayant dans tout ça est que les maîtres des nations dites « civilisées », qui affirment lutter pour la démocratie et l’Etat de droit sous d’autres cieux, sont chez nous étrangement silencieux alors même que certains des plus grands parmi eux sont amis de nos palais !!! Deux poids, deux mesures ? Indignation sélective ? Ce qui est bon pour une certaine humanité ailleurs serait indigne des africains ? Question d’anthropologie ou d’intérêts partisans vitaux ? Ou bien tout simplement, l’un et l’autre en même temps ? Qu’en pense ce qu’il leur reste de conscience ?

Tout cela nous pèse si douloureusement ! En serait-il, d’ailleurs, autrement pour une personne consciente de la souffrance de nos peuples, ou éprise de justice et de vérité ? L’amour de la vérité et de la justice est sans frontière ; il est au-dessus des races et des religions…

Nous pouvons pourtant encore changer les choses ensemble et nous éviter des bains de sang fratricides…

L’Afrique s’éveille. Sa jeunesse se dresse. Ses peuples s’exercent aux luttes de l’auto-détermination. Le monde bouge à nouveau et bientôt il tremblera. Il sera difficile de stopper cette vague qui peine à se lever mais qui y arrivera plus tôt que prévu. Ni les crimes rituels et la magie noire, ni les lois iniques, les gaz lacrymogènes et les canons de la flicaille clanique ou les balles des mercenaires de service n’en viendront à bout, ni même la paupérisation programmée des peuples… Si ventre affamé n’a point d’oreilles, ventre affamé n’a pas non plus rien à perdre quand la vie n’en vaut plus la peine…

Tout cela prépare des révoltes violentes, brutales, barbares mais légitimes… C’est pourtant évident. Mon bon sens hurle. Mon esprit vacille. Ma petite voix intérieure me dit avec insistance : c’est le moment de tourner pacifiquement la page et de construire une fraternité dans la justice sociale. Mais cette évidence est loin d’être partagée dans certains milieux. Elle ne fera jamais l’affaire des entrepreneurs de la guerre et de l’exploitation des peuples.

Il y a pourtant assez de richesses pour tous. Tous ensemble nous pouvons encore bâtir un autre monde de paix et d’amour. Et, ensemble nous ferons mieux et vite, pour la joie de tous, donc de chacun. C’est possible. La fraternité coûte bien moins chère que la guerre. Elle n’a pas l’amertume et la culpabilité du mépris de l’autre.

Mais ce discours n’arrange pas ceux qui ont tout à gagner des violences, de l’oppression et des guerres. Si le bon sens ne leur suffit, nous leur disons :

« N’oubliez pas chers amis que même Dieu est contre vous. Alors, avant que se lève son Bras, lourd et puissant, revenez de vos actions coupables. Ressaisissez-vous. Vous pouvez encore changerVous pouvez bien finir après avoir mal commencé. Les lois et les institutions que vous utilisez pour opprimer, vous pouvez les mettre aujourd’hui au service d’un avenir commun meilleur. Nos peuples sont prêts à pardonner car ils ont le cœur large et bon….».

Mais, bon, ce n’est qu’une petite bouteille jetée à la mer, sans chance d’échouer dans les mains du cœur qui en a vraiment besoin…

Paul-Marie Mba (CB)

 

Ô Jésus et Marie ! Être un autre Christ, C'est…

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